Irigny
entre 1780 et 1790


Rappels historiques

Irigny est historiquement l'une des seigneuries du Comté de Lyon.

Renaud de Forez, archevêque de Lyon de 1193 à 1226, fait construire le château d'Irigny, dont subsistent encore aujourd'hui deux tours et un corps de bâtiment. Lors du partage des biens de l'église de Lyon, il reçoit les territoires des actuelles communes de Francheville, Oullins, Pierre-Bénite et Irigny.

L'archevêque restera seigneur d'Irigny jusqu'en 1789.
En 1790, le premier maire de la commune sera Pierre Guillot.

Rappelons ici la tragique histoire des amants d'Irigny, couple de lyonnais dont l'histoire se termina tragiquement en 1770 dans la résidence secondaire des parents de la jeune fille, à Irigny précisément.

Vie quotidienne

Tout comme ses voisines Saint-Genis-Laval, Chaponost, Sainte-Foy, Tassin, Ecully, Irigny a longtemps exercé une forte attraction auprès des bourgeois lyonnais et italiens qui, depuis la Renaissance et jusqu'au début du XXeme siècle, s'y sont fait construire de belles demeures - placements fonciers intéressants alliés à un cadre plaisant de villégiature.
Ces bourgeois quittaient Lyon dès les premières chaleurs pour s'installer tout l'été dans leur "campagne" ; ils tiraient de leur terres des revenus non négligeables et garnissaient leurs tables lyonnaises des fruits, légumes et vins de leurs "grangers", cultivateurs d'Irigny, souvent propriétaires de leurs propres terres, qui se chargeaient en outre de l'exploitation des terres de ces Bourgeois.

En cette fin de XVIIIeme siècle, Irigny est un village plutôt riche, qui profite de l'aura de prospérité de Lyon et qui reçoit souvent la visite de ces "bourgeois de Lyon" que l'on voit de façon régulière assister aux mariages en tant que témoins, ou aux baptêmes en tant que parrains - des enfants de leurs grangers, notamment.
Les artisans y sont assez nombreux, et certains, d'ailleurs, s'enrichissent, comme mon ancêtre Pierre Blanc qui, ancien cultivateur, devient boulanger, puis réussit à s'acheter une charge de percepteur qui assurera une rente à sa veuve jusqu'à la fin de sa vie.

La proximité de Lyon et sa relative facilité d'accès expliquent la présence, retrouvée dans les registres paroissiaux, d'assez nombreux enfants d'origine lyonnaise placés en nourrice chez des villageois irignois ... où nombre d'entre eux décèdent d'ailleurs, et sont inhumés parfois même sans la présence de leurs parents.

De même c'est à cette configuration géographique - ainsi qu'à l'activité artisanale et économique de l'époque - que l'on peut attribuer l'existence à Irigny d'un certain nombre de travailleurs de la soie.

La vie quotidienne d'un village est également influencée, pour ne pas dire déterminée -au moins en partie- par les éléments géographiques de sa localisation : à Irigny passe le Rhône. Les Irignois en vivent peu, l'utilisant essentiellement pour faire paître le bétail, pour les coupes de bois, ainsi que pour se baigner, nager, pêcher... C'est cependant à la présence de ce fleuve que l'on doit la relative fréquence de la découverte de noyés sur ses berges, ainsi que la présence parmi les villageois de quelques voituriers par eau.

Ces différents aspects seront vus plus en détail dans les pages suivantes.


L.Delachaux : "Lingère" (Musée d'Orsay)


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