Gaston Cotte


Gaston Cotte

Lyon lui rend hommage...


 Retour à la liste


Second de 4 enfants, Gaston Léon Gratien Cotte naît le 14 novembre 1879 à Lyon. Son père est négociant en soieries, tout comme son grand'père l'avait été, après avoir exercé le métier de percepteur, dans l'Isère.
On ne peut donc parler que de "vocation" lorsque l'on cherche les raisons qui le poussèrent vers la Médecine.

En 1897, il entre à la Faculté des Sciences du quai Claude-Bernard. Un an plus tard, il prépare l'Externat. En 1900 et 1901, il effectue son service militaire dans les troupes alpines, puis reprend ses études en 1903: c'est alors l'Internat. Il s'y spécialise dans la chirurgie des voies biliaires, le jour, tout en travaillant, jusque tard dans la nuit, des questions de concours.
En 1906, il épouse mon arrière-grand-mère Louise Perriollat; une petite Marguerite naîtra rapidement. La même année, il entre comme Chef de Clinique dans le service d'Antonin Poncet. L'une de ses préoccupations est d'améliorer l'asepsie en introduisant la pratique des gants de caoutchouc, qui apparemment n'étaient pas alors d'usage courant, décision qui semble même lui avoir valu quelques sarcasmes... Il restera dans ce service jusqu'à la mort de Poncet, en 1913.
Entre-temps sont nées deux autres petites filles: Jeanne, ma grand-mère, en 1908, et Suzanne, en 1913.
Puis c'est la Guerre: Gaston Cotte se retrouve dans les ambulances du XIVe Corps, où il se met d'emblée à la chirurgie à ciel ouvert, réussissant bien souvent grâce à des mesures prophylactiques appropriées à se passer d' amputations que certains ne voyaient que comme le seul moyen d'éviter la mort.

En 1915, il est envoyé à l'Hôpital du Grand-Palais, à Paris, faire de la chirurgie osseuse réparatrice, puis, en mai 1917, à Salonique comme chirurgien consultant de l'Armée d'Orient. Il y crée un centre d'enseignement dans lequel non seulement les chirurgiens sont sous ses ordres, mais les chirurgiens les plus qualifiés des armées alliées viennent s'initier à sa technique essentiellement conservatrice et réparatrice, ce qui lui vaut d'ailleurs le "Distinguished Service Order", ainsi que l'élévation au grade de Chevalier de la Légion d'Honneur, le 31 décembre 1918.

A son retour en 1919, agrégé depuis 1913, il est nommé Chirurgien des Hôpitaux. Après avoir été tenté par l'orthopédie, il choisit finalement de se spécialiser en gynécologie. Il apporte des idées nouvelles à cette spécialité pour laquelle beaucoup restait encore à faire. En 1924, il est titularisé comme Chirurgien des Hôpitaux, puis devient, en 1932, titulaire du Service de Gynécologie des Hôpitaux. En 1938, il est nommé titulaire de la Chaire de Gynécologie. Toutes ces années l'ont conforté dans sa volonté d'éviter au maximum les interventions mutilantes au profit d'opérations conservatrices. Son oeuvre sera décrite par ses pairs comme "de haute valeur chirurgicale, mais aussi de réelle portée humaine puisqu'elle permet de garder aux femmes toute leur féminité."

Toute la fin de sa carrière est consacrée à l'étude des douleurs pelviennes chez la femme, avec des propositions de traitements originales, à une époque où la plupart des chirurgiens n'admettaient pas la réalité pathologique des perturbations physiologiques. Il regroupe toutes ses recherches dans un livre qui connaît bientôt une audience mondiale. Un de ses confrères écrit: "Un monde de femmes lui doit d'être délivrées de l'étiquette désespérante de pithiatiques et de psychiques"...

Gaston Cotte est décédé à Lyon en 1951, à l'âge de 71 ans.
Une rue de Lyon porte son nom.

Voici Gaston Cotte vers 1935, au mariage de sa fille Suzanne :

(si la video ne démarre pas, essayez de cliquer ici)


 Retour à la liste


Sources: Archives personnelles